Taɣtest-iw -Ma décision absent au festival Nationall du Film Amazigh

A la publication de la sélection officielle des œuvres en compétition pour le trophée Olivier d’or , je ne peux cacher ma consternation et ma colère quant à la qualité de nombreuses œuvres retenues comparé à notre film dont la candidature n’a malheureusement pas  été retenue pour des raisons de  délai de clôture de dépôt de candidatures. En effet, à la date butoire du 3 février dernier, nous n’étions pas en mesure de présenter un travail fini prêt à diffuser, le film était en cours de montage, le réalisateur a déposé auprès du secrétariat du festival une ébauche de film avec un engagement de fournir sous quinzaine un produit fini et sous titré. Seulement voila, une fois le travail   achevé grâce au travail acharné de l’équipe de la post-production, le secrétariat du festival nous apprend que malheureusement  notre candidature n’a pas été retenue et que les jurys de sélection ont déjà statué .
Notre déception est d’autant plus grande quand on constate que sur les 17 œuvres sélectionnées pour la compétition «  Olivier d’or », 59 % sont des cours métrages  de moins de 26 minutes, certains d’ailleurs  ne dépassent pas 5 minutes, alors que le reste  est reparti entre les 2 catégories de format, 4 œuvres de 52 minutes (23%) et 3  de plus de 60  minutes  (18 %) et qui sont pour la plus part des documentaires. On peut affirmer sans risque de se tromper qu’il n’ya aucun film en compétition, aucune fiction, ni drame ni aventure.
Les organisateurs nous ont promis des surprises, ils ne se sont pas trompés. Après la projection du film Taɣtest-iw -Ma décision, en avant-première le 2 mars dernier à la Maison de la culture Ali Zaamoum de Bouira et le retour positif dans la presse nationale, nous espérions que les organisateurs du Festival National du Film Amazigh allaient faire amende honorable en apprenant que dans le désert cinématographique national d’expression amazighe, les sorties de films sont des événements rares, sous d’autres cieux on aurait fait des mains et des pieds pour inviter l’équipe du film pour une projection exceptionnelle en ouverture ou en clôture du festival, ou tout simplement l’inscrire en hors compétition. Il n’en est rien chez nous .On a sacrifié sur l’autel de la rigueur administrative les efforts oh combien louables des comédiens, des techniciens et de tous ceux qui ont contribué à la réalisation du film je pense notamment aux éléments de la  Police et de la Gendarmerie nationales .
Ce constat révèle l’état de la culture en général et plus particulièrement l’audiovisuel d’expression amazighe, l’état va dépenser des millions de dinars dans l’organisation d’un festival , alors qu’il ne fait rien pour promouvoir la création , la réalisation  et la production d’ œuvres censées être portées au pinacle de cet auguste cérémonial qui n’est finalement qu’une coquille vide.
Cela bien entendu dépasse la compétence des organisateurs de ce festival.

Abderahmane BENSADOUNE
Directeur de production